mercredi 18 mars 2020

Message de Kanshoji


Kanshoji, le 17 mars 2020

Chers amis,

Nous voici au début de la pandémie qui ne cesse de se développer. Les autorités nous demandent à juste titre de fonctionner dans ces moments difficiles avec un esprit civique, c’est-à-dire profondément responsable. Elles nous demandent donc de tout faire pour freiner et éviter la propagation du virus.

À Kanshoji, nous sommes en confinement total depuis dix jours, coupés du reste du monde, respectant avec exigence les consignes données par les autorités médicales.
Pour nous c’est facile, le ango continue et nous vivons à 35, pratiquant du matin au soir avec un esprit libre et heureux.

Je pense que pour vous c’est bien plus difficile, car vous vivez dans la société et devez faire des choix souvent contraignants à chaque instant. D’autant que je vous conseillerai vivement de fermer les dojos où vous pratiquez.

Bien sûr la Voie du Bouddha concerne toutes les situations, particulièrement dans le confinement : nous devons nous priver de relations amicales et affectives, nous vivons dans un climat assez anxiogène et nous sommes souvent seuls face à nous-même et à des choix difficiles. Et donc, plus que jamais, la pratique de l’éveil est nécessaire.

Voilà pourquoi je vous conseillerai de vous asseoir en zazen au début et à la fin de votre journée. De rester en contact avec la sangha et avec Kanshoji – et s’il se pose à vous des questions existentielles profondes, j’y répondrai au mieux.

Comme a pu le dire Nietzsche : « Tout ce qui ne me tue pas me nourrit et me fait grandir. »
Sur ce point, le zen est en accord avec le philosophe.

En fait, c’est une grande opportunité pour chacun de nous et pour la société toute entière, de revisiter nos modes de vie, notre façon de consommer, notre façon de partager – en un mot : de vivre en unité avec cette réalité toujours neuve qui se présente ici sous une forme exigeante.

En attendant, prenez bien soin de vous et de vos proches,

Taiun Faure.