dimanche 25 décembre 2011

Le dojo zen de Brive vous souhaite un très beau Noël et de bonnes fêtes de fin d’année.



Nous devrions puiser dans la beauté silencieuse du monde pour la manifester dans chaque action de notre vie.

Kaisen (Moine zen)

mercredi 21 décembre 2011

Inauguration Périgueux


Le Centre Bouddhiste Zen de Périgueux invite les pratiquants du dojo de Brive à l’inauguration de leur nouveau local le dimanche 8 janvier 2012 :

10h00 – Zazen
11h00 – Cérémonie célébrée par Taiun Faure, abbé du monastère zen Kanshoji
11h30 - Présentation du boudhisme zen Sôtô
12h00 - Apéritif

Si vous êtes intéressés, merci de nous le faire savoir rapidement afin de connaître le nombre de personnes. Pour information, le dojo de Brive prévoit un covoiturage à 8h30.

(Apporter vos zafus et zafutons)

Adresse :
Centre bouddhiste zen
9 rue Salinière
24 000 PERIGUEUX
Tél : 05.53.52.06.35

samedi 3 décembre 2011

Calendrier décembre 2011

En décembre, tous les zazens auront lieu au sein de notre dojo: 14 rue Lestang à Brive (rue perpendiculaire à la rue Gambetta).

Parking gratuit sur la place Thiers en soirée (à partir de 19 heures) et parking souterrain Thiers, gratuit le samedi matin.

Samedi 3 décembre: 9h30

Mercredi 7 décembre: 7 heures
 
Jeudi 8 décembre: 19h30. " Rohatsu Zazen " : Commémoration de l’éveil du Bouddha. Le zazen sera suivi d’un repas (buffet) pris en commun. Inscription préalable demandée.
 
Samedi 10 décembre: 9h30

Mercredi 14 décembre: 7 heures

Jeudi 15 décembre: 19h30

Samedi 17 décembre: 9h30

Mercredi 21 décembre: 7 heures

Jeudi 22 décembre: 19h30

Samedi 24 décembre: 9h30

Mercredi 28 décembre: 7 heures

Jeudi 29 décembre: 19h30

Samedi 31 décembre: 9h30.

Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible. 

Tarifs: 5 € par séance ou 25 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités... 

Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément.

dimanche 27 novembre 2011

Sagesses Bouddhistes

"Notre expression ne doit pas être l'invitée du coeur, mais l'expression du coeur" (Maître Dôgen).

Si vous avez manqué "Sagesses Bouddhiste" de ce matin sur France 2, retrouvez ici:

http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-la-foi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=28088

le lien de l'émission dont l'invité était Taiun Jean-Pierre FAURE, supérieur du monastère de Kanshoji et référent de notre dojo, que nous avons eu le plaisir d'entendre en conférence sur Brive la semaine dernière.

jeudi 24 novembre 2011

Seulement s’asseoir

Kannon: Symbolise la compassion.
Le monde court après les profits,
les honneurs, les beaux vêtements et le confort,
mais la satisfaction de ces plaisirs passagers
n’amène pas la paix véritable.

S’asseoir dans le dojo
effacer toute tension inutile, toute intention
Se concentrer d’un seul esprit.

A partir du silence et de l’immobilité,
donner la liberté à toute chose,
voir de nos yeux de profonde sagesse intérieure.

Naturellement, inconsciemment,
la conscience s’ouvre à l’infini,
on accède à la plus haute dimension de l’être humain,
à l’existence pure et à sa paix profonde.

vendredi 11 novembre 2011

Conférence



Le sens de la vie

selon le bouddhisme

Quel est le sens de la vie ? Pour certains, il est incertain, pour d’autres dévoyé et pour d’autres encore, perdu. Vu l’état de ce monde, on peut effectivement se poser la question…
Finalement, est-ce la bonne question à se poser ? La réponse est dans le vent….


Conférence
du maître zen Taiun J-P. Faure
Mercredi 23 novembre 2011 à 20h30
Salle Dumazaud
22 rue de Selves – 19100 Brive
(derrière la grande poste)

Entrée : 5 €

Renseignements : 09.61.48.15.89 (en soirée)
dojo.zen.brive@gmail.com

mercredi 2 novembre 2011

Calendrier Novembre 2011

En novembre, tous les zazens auront lieu au sein de notre nouveau local dédié à la pratique: 14 rue Lestang à Brive (rue perpendiculaire à la rue Gambetta).

Parking gratuit sur la place Thiers en soirée (à partir de 19 heures) et parking souterrain Thiers, gratuit le samedi matin.
 
Jeudi 3 novembre: 19h30
 
Samedi 5 novembre: journée découverte dirigée par Valérie Yasho Guèneau, nonne zen, au dojo (voir affiche ci-dessous). A partir de 14 heures 30. Attention: pas de zazen le samedi matin.


Dimanche 6 novembre: Zazen à 10 heures, suivi d’un temps d’échanges avec notre invitée.
 
 
  
Jeudi 10 novembre: 19h30
 
 
 
Samedi 12 novembre: 9h30
 
 
 
Jeudi 17 novembre: 19h30
 
 
 
Dimanche 20 novembre: 9h45


 
Mercredi 23 novembre: 20h30, Conférence salle Dumazaud (derrière la poste principale) par Taiun Jean-Pierre FAURE, Maître Zen: Le sens de la vie selon le Bouddhisme.
Ouvert à tous. Entrée 5 €.
 
 
 
Jeudi 24 novembre: 19h 30
 
 
 
Samedi 26 novembre: 9h 30.

 
Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible. 


Tarifs: 5 € par séance ou 25 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités... 
 
Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément.

mercredi 26 octobre 2011

Après-midi découverte:

INITIATION
à la méditation Zen Samedi 5 novembre 2011
à 14h30:
Dojo Bouddhiste Zen,
14 rue de Lestang - 19100 Brive



Informations au : 09.61.48.15.89 (en soirée)
ou par email : dojo.zen.brive@gmail.com


Entrée : 5 €

Programme:

14h30 - Thé d'accueil
15h00 - Film
15h30 - Initiation à la méditation Zen, suivie de
Questions – Réponses

dimanche 23 octobre 2011

Les arts martiaux et le zen ont en commun la création et la concentration de l’énergie

Avant la deuxième guerre mondiale, Maître Kodo Sawaki donnait des conféren­ces aux plus grands maîtres des Arts Martiaux, aux plus hautes autorités du Budo. En français, nous disons les Arts Martiaux, les arts de la guerre ; mais en japo­nais, c’est la Voie.
En occident, ces Arts Martiaux sont devenus un sport, une technique, mais sans l’esprit de la Voie.

Dans ses conférences, Kodo Sawaki disait que le Zen et les Arts Martiaux ont le même goût et sont une unité. Dans le Zen comme dans les Arts Martiaux, l’entraînement compte beaucoup. Combien de temps faut-il s’entraîner ? Beaucoup de gens m’ont demandé “Pendant combien d’années faut-il que je fasse zazen ? Et je réponds “Jusqu’à votre mort “. Alors mes interlocuteurs ne sont pas très satisfaits. Les Européens veulent apprendre rapidement, certains même en un seul jour. “Je suis venu une fois et j’ai compris”, disent-ils ! Mais le Dojo est différent de l’Université. Dans le Budo aussi, il faut continuer jusqu’à la mort.


Dans le Budo, l’intuition, la pensée et l’action ne font qu’un, intervien­nent en un seul instant. Il ne faut pas de temps d’attente. Pendant un combat, si l’un des adversaires se laisse troubler par une pensée, il sera tué et devra mourir à l’instant même. Dans la vie quotidienne, on pense d’abord, puis on agit après.
L’intuition et l’action doivent jaillir en même temps. Il ne peut y avoir de pensée dans la pratique du Budo. Il n’y a pas une seule seconde pour penser. Quand on agit, l’intention et l’action doivent être simultanées. Si l’on se dit “Le monstre est là, comment le tuer ?“ si l’on hésite, le cerveau entre en mouve­ment. Or le cerveau frontal, le thalamus et l’action doivent être identiques au même instant. “Le reflet de la lune dans la rivière est toujours en mouvement. Cependant la lune existe et ne s’en va pas ; elle reste mais elle bouge”. En Zazen, il en est de même. C’est la conscience “Hishiryo”.

Quand je dis, durant le zazen “pas bouger, pas bouger”, cela signifie en fait ne pas rester sur une pensée, laisser passer les pensées. Demeurer en parfai­te stabilité signifie en réalité ne pas demeurer. Ne pas bouger signifie en réali­té bouger, ne pas dormir. C’est comme une toupie qui tourne. On peut la considé­rer comme immobile puisqu’elle est en pleine action. Mais lorsqu’elle part au dé­but et quand elle ralentit à la fin, on peut voir son mouvement. Ainsi la tranquil­lité dans le mouvement est-elle le secret du Zen, du Budo, du Kendo et de la Voie de l’épée.

Ceux qui ne veulent pas suivre l’enseignement Zen, vraie base du Budo, n’ont pas à le faire. Ils se servent alors des Arts martiaux comme d’un jouet, comme d’un sport parmi d’autres. Les Arts Martiaux ne sont pas du théâtre ni un spectacle. Ce n’est pas là le vrai Budo.
Le secret des Arts Martiaux, disait toujours Kodo Sawaki, c’est qu’il n’y a ni victoire ni défaite. On ne peut ni vain­cre ni être vaincu. Le sport et les Arts Martiaux sont différents. Dans le sport, il y a le temps. Dans les Arts Martiaux, il n’y a que l’instant. Il en est de même pendant zazen.

par Maître Deshimaru

dimanche 9 octobre 2011

Maître Ejô

Ne haïssez pas les pensées qui surgiraient, ne les aimez pas non plus et surtout ne les entretenez pas. De toute façon, quoi qu’il en soit, vous devez pratiquer la grande assise, ici et maintenant.






Si vous n’entretenez pas une pensée, celle-ci ne reviendra pas d’elle-même. Si vous vous abandonnez à l’expiration et laissez votre inspiration vous remplir en un harmonieux va et vient, il ne reste plus qu’un zafu sous le ciel vide, le poids d’une flamme.

dimanche 2 octobre 2011

Calendrier Octobre 2011

Pour octobre, en attendant l’ouverture de notre nouveau local (14 rue Lestang), les prochaines séances auront lieu à l’endroit habituel:  31, Av Édouard Herriot à Brive (cabinet infirmier sur l'ancienne avenue de Toulouse, en face du restaurant le Marrakech). Le blog indiquera le passage d’un local à l’autre dès que nous serons prêts.

Samedi 1er octobre: 9h30

Jeudi 6 octobre: 19h30

Samedi 8 octobre : Ateliers du Dharma à Kanshoji (voir plus bas). Pas de zazen au dojo de Brive.

Jeudi  13 octobre: 19h30

Samedi 15 octobre: 9h30

Jeudi 20 octobre: 19h30

Samedi 22 octobre: 9h30 au 14 rue Lestang

Jeudi 27 octobre: 19h30 au 14 rue Lestang

Samedi 29 octobre: 9h30 au 14 rue Lestang

Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément
Pensez à apporter votre zafu (coussin de médiation) ainsi qu' un tapis de sol épais ou une couverture.
 
Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible.
 
Tarifs: 5 € par séance ou 25 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités...

samedi 24 septembre 2011

Biographie


Taisen Deshimaru naît en 1914 à Saga (Japon), dans une ancienne famille de samouraïs. Sa mère est une bouddhiste fervente, son père - homme d'affaires - le destine à une carrière dans le commerce. Déchiré entre l'idéal religieux de sa mère et le matérialisme de son père, il souhaite résoudre ce conflit et réconcilier ces deux mondes inconciliables.

Une quête spirituelle de plusieurs années le mène auprès de Maître Kodo Sawaki. Celui-ci est respecté et admiré dans tout le Japon. Deshimaru devient son disciple. Kodo Sawaki lui refuse l’ordination et lui demande de vivre socialement et de pratiquer le zazen.

Taisen Deshimaru mène donc une vie sociale et familiale, tout en continuant la pratique intense de zazen avec son maître. Ainsi, peu à peu, il résout la contradiction entre matériel et spirituel qui l'avait tourmentée dans sa jeunesse.
Peu avant sa mort, Kodo Sawaki l'ordonne moine et lui demande de porter le Zen, zazen, en Occident.

Deux ans plus tard, en 1967, il confie à son fils la responsabilité de la famille, règle ses affaires, et prend le Transsibérien pour la France, sur l'invitation d'un groupe macrobiotique, il est sans argent, et ne connaît pas un mot de français. Il souhaite y apporter la pratique du Zen, comme le lui a demandé son maître, Kodo Sawaki à la fin de sa vie.

L'une des caractéristiques de zazen réside dans son adaptabilité à l'environnement dans lequel il s'implante.

Taisen Deshimaru habite à Paris dans l'arrière-boutique d'un magasin diététique, il pratique zazen tous les jours, vit en donnant des massages shiatsu et tient des conférences. Soutenu par sa foi profonde en la pratique de zazen et en la transmission de son maître, il sait rendre l'enseignement des grands maîtres zen accessible à l'esprit occidental. Impressionnées par zazen et par la personnalité de Taisen Deshimaru, des personnes en nombre croissant pratiquent avec lui. Il ouvre un dojo, dirige les premières sessions et commence à donner des ordinations de bodhisattva et de moine. Son activité ne se limite pas à l'enseignement dans le dojo. Il a un profond désir d'aider l'homme dans la civilisation actuelle, dont il perçoit le déséquilibre, et de lui faire réaliser par zazen une compréhension plus approfondie de lui-même et de sa vie. Avec l'aide de ses disciples, devenus de plus en plus nombreux, il crée plus de cent dojos en Europe. Il fonde le temple de le Gendronnière, le plus grand dojo Zen en Occident. En même temps, il éduque ses disciples. Son enseignement est très concret et enraciné dans la vie quotidienne.

Dans ses dernières années, de plus en plus conscient de l'urgence d'aider les hommes dans le déséquilibre du monde moderne,Taisen Deshimaru intensifie ses activités, travaillant inlassablement, sans prendre de repos. Il disait alors : « Ma vie sera peut-être brève, mais au moins elle n'aura pas été égoïste. »

Il tombe malade au début de l'année 1982, ce qui ne l'empêche pas de continuer zazen chaque jour avec ses disciples. Au printemps, il part pour le Japon. Taisen Deshimaru y meurt le 30 avril. Ses dernières paroles à ses disciples sont : « Please, continue zazen. »

 

(biographie résumée par Shu Kai à partir de différents articles)

samedi 10 septembre 2011

Kusen

Ce mois-ci, Shu Kai nous propose un kusen (enseignement oral fait durant zazen) de Taiun Jean-Pierre Faure:


« La Voie, nous dit très clairement Maître Dôgen, n’est autre que l’harmonie du corps et de l’esprit. »

Cette harmonie, vous la trouvez en tournant votre regard vers l’intérieur.

Il y a harmonie entre le corps et l’esprit, il y a aussi harmonie entre soi et le reste de l’univers, mais la racine, c’est harmoniser le corps et l’esprit.

L’harmonie est brisée quand il y a séparation. Ce qui nous sépare, ce sont des pensées qui n’ont rien à voir avec la situation, des pensées qui n’acceptent pas la situation, des pensées qui veulent contrôler la situation, des pensées liées à l’idée du « moi » et du « mien ». On appelle cela des illusions : des interprétations fausses, distordues par l’idée du moi et du mien. Le moi, l’illusion ne veut pas mourir, elle est maintenue par une volonté personnelle : « Je veux ça. Je ne veux pas ça. »

Donc, les personnes qui courent, cherchent à l’extérieur, détruisent, par cette attitude même, l’harmonie du corps et de l’esprit. C’est pour cela qu’Obaku dit : « Plus vous chercherez, plus vous vous perdrez. »

La pensée juste est en accord avec la situation, elle provient de l’harmonie entre soi et la situation.

Dôgen, ainsi que tous les bouddhas et les patriarches, dit qu’une pratique gouvernée par le moi, est ce qu’il y a de pire. Quelqu’un qui ne pense qu’à lui, à être plus heureux, à recevoir plus d’amour, à avoir plus de reconnaissance… cette personne est à l’opposé de la pratique du Bouddha.

Quand le corps et l’esprit sont en unité, nous sommes en unité avec le reste de l’univers, nous épousons tout l’univers, rien ne nous sépare de l’univers, nous n’agissons que pour l’univers, naturellement, inconsciemment, automatiquement. Harmonisez le corps et l’esprit. La Voie n’est qu’une question d’harmonie. Harmonisez le bas du dos avec le haut du dos, le devant et le derrière, la droite et la gauche. Harmonisez la respiration et l’état d’esprit. Harmonisez la posture et la respiration. Harmonisez la posture et l’état d’esprit. Chaque instruction est en soi la Voie. Les maîtres, dans leur grande compassion, dans leur grande bonté, donnent des instructions à la portée de tous, il suffit juste de les pratiquer.

S’écraser les os, s’écraser la moelle, ce n’est pas bien difficile. Mais maintenir la résolution de l’esprit, ça c’est difficile. Harmoniser le corps et l’esprit en toute situation, dans les pires situations, au moment de mourir, quand on est malade, quand quelqu’un nous quitte… Cela demande une extrême délicatesse. Ce n’est pas possible de le faire si l’on est agité. Ce n’est pas possible de le réaliser si l’on est en colère. Le réaliser, c’est précisément mettre un terme à l’agitation. Réaliser, c’est arrêter la colère, c’est mettre un terme à tous les poisons de l’esprit.

Harmonisez le corps et l’esprit, dans la cérémonie, quand vous chantez les soutras, quand vous mangez la genmai (soupe de riz traditionnelle). C’est à partir de cette harmonie du corps et de l’esprit que l’harmonie existe partout. Donc laissez tomber les interprétations. Laissez tomber vos points de vue parano. Laissez tomber vos peurs, vos peurs injustifiées. Seulement maintenez l’harmonie entre vous et l’univers, sans séparation.

Certaines personnes critiquent le zen : « Pourquoi portez-vous tant d’attention à votre façon de manger ? Pourquoi faites-vous si attention aux détails ? » C’est que maintenir le corps et l’esprit en unité est d’une grande difficulté, cela demande toute notre attention. Maintenir l’harmonie entre toutes les cellules, entre tous les organes, entre toutes les existences, demande de faire les choses qui nous incombent de tout notre cœur, comme elles doivent être faites, sans rien en attendre pour soi.

Kusen de Taiun J-P Faure.
Dimanche 18 mars 2007 - Zazen de 06h30

samedi 3 septembre 2011

Actualités d'automne

Les herbes se couvrent
d'automne
Je m'assieds
Matsuo Bashô (1644-1694)



Du vendredi 23 au 25 septembre 2011 :
Sesshin dirigée par Hosetsu Laure Scemama au Monastère bouddhiste zen Kanshoji en Dordogne.
Inscriptions auprès du Centre Zen de Limoges (Tel.: 05.55.32.81.05 & 05.55.32.41.60) ou par email : kanshoji@wanadoo.fr





Atelier du Dharma : Les quatre vœux du Bodhisattva
Dirigé par Taiun JP Faure au Monastère Kanshoji, les ateliers associent l'enseignement à la mise en pratique de celui-ci.
Inscriptions sur le site de Kanshoji.



Le dojo de Brive organise un co-voiturage pour ces deux activités.






lundi 29 août 2011

Programme septembre 2011

Pour septembre, en attendant l’ouverture de notre nouveau local (voir présentation le jeudi 8), sauf indication contraire, toutes les séances auront lieu à l’endroit habituel:  31, Av Édouard Herriot à Brive (cabinet infirmier sur l'ancienne avenue de Toulouse, en face du restaurant le Marrakech).

Jeudi 1er septembre: 19h30

Samedi 3 septembre : 9h30


Jeudi 8 septembre: 19 h précises zazen au 31, Av Édouard Herriot (arriver 15 minutes avant). Puis à 19 heures 45: rendez-vous au 14 rue Lestang à Brive pour la présentation de notre futur local dédié à la pratique.  

Samedi 10 septembre: 9h30


Jeudi 15 septembre 19h30

Samedi 17 septembre: 9h30


Jeudi 22 septembre: 19h30

Samedi 24 septembre: 9h30


Jeudi 29 septembre: 19h30

Samedi 1er Octobre: 9h30 au nouveau local….si les conditions le permettent!


Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément
Pensez à apporter votre zafu (coussin de médiation) ainsi qu' un tapis de sol épais ou une couverture.
 
Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible.
 
 
Nouveaux tarifs: 5 € par séance ou 25 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités...

dimanche 21 août 2011

La pratique du Bodhisattva


"Au monde corrompu,

elle ne dit pas va te purifier,

elle-même, telle qu’elle est,

offre au regard sa simplicité,

l’eau du torrent. »

Ryōkan.

mercredi 6 juillet 2011

Programme juillet et août 2011

En raison des vacances d’été et des travaux au dojo (à l’étage), vous verrez quelques changements par rapport au rythme habituel. Ce calendrier est susceptible de modifications, il sera réactualisé au fil de l’été, merci de le consulter régulièrement.

Sauf indication contraire, toutes les séances auront lieu dans notre local: 31, Av Édouard Herriot à Brive (cabinet infirmier sur l'ancienne avenue de Toulouse, en face du restaurant le Marrakech).

Jeudi 7 juillet: 19h30.
Samedi 9 juillet: 9h30 chez Évelyne (vous recevrez plus de détails et un itinéraire par mail). Rendez vous pour le covoiturage à 9 heures devant le dojo.

Semaine du 11 au 17 juillet: Attention pas de zazen, ni le jeudi, ni le samedi.
Par contre: zazen le mardi 12 juillet: à 19h30 au dojo.




Jeudi 21 juillet: 19h30.
Samedi 23 juillet: 9h30.

Jeudi 28 juillet: 19h30.
Attention pas de zazen le samedi 30 juillet.

Jeudi 4 août: 19h30.
Samedi 6 août: 9h30.

Jeudi 11 août: Vacances pas de zazen au dojo.
Samedi 13 août: Vacances pas de zazen au dojo.

Semaine du 13 au 21 août: Camp d’été et Sesshin à Kanshoji (http://www.kanshoji.org/2010/12/13-au-21-aout-2011-camp-dete/): Attention pas de zazen au dojo de Brive.

Jeudi 25 août: 19h30.
Samedi 27 août: 9h30.

Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément
Pensez à apporter votre zafu (coussin de médiation) ainsi qu' un tapis de sol épais ou une couverture.
 
Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible.
 
 
Tarifs 2011: 5 € par séance ou 20 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités...

lundi 4 juillet 2011

Entretien avec Taisen DESHIMARU, suite et fin...

Proposé par Shu Kai: voici la seconde partie de l’entretien avec Taisen DESHIMARU, propos recueillis par Marc de Smedt, paru dans la revue "Nouvelles clés".



N. C. : Quelle différence y a-t-il entre le raja yoga et le zazen ? C’estfinalement toujours de la méditation, jambes croisées en lotus ou demi-lotus !

T. D. : La différence ? C’est le coussin ! (rire). Ce n’est pas une plaisanterie. C’est le zafu, le coussin rond que l’on met sous ses fesses ! Ce simple coussin permet d’équilibrer complètement la posture, de l’ancrer dans le sol, les deux genoux touchent la terre, le coussin donne tout son sens à la beauté de l’assise. Essayez de croiser les jambes en lotus sans coussin et vous verrez la différence. Il y a toujours un genou qui se soulève, même légèrement, et toute la posture n’est pas aussi belle. Ni aussi efficace.

N. C. : Oui. Cette invention du coussin remonte d’ailleurs au Bouddha qui demanda un jour à un paysan qui fauchait son champ de lui couper de l’herbe sala, une herbe très souple, pour s’en confectionner un siège permettant d’équilibrer l’assise.

T. D. : Vrai. Vrai (True. True). Bouddha a trouvé la voie du milieu. Il avait vécu une vie de prince trop molle, puis une vie d’ascète trop exacerbée, il comprit que seul un juste équilibre permettait de trouver sa vérité propre. Ce n’était pas un hystérique comme beaucoup de spiritualistes !

N. C. : Un instrument de musique doit être justement accordé pour faire de la musique, l’histoire est fameuse…

T. D. : Oui. Et notre corps est comme un instrument de musique qu’il faut savoir accorder pour bien jouer la vie. Pour apprendre à « négocier la Voie », dit-on dans le zen.

N. C. : Quels sont les grands reproches que vous faites à nos contemporains ?

T. D. : D’être trop faibles (too weak).
La posture de méditation peut les rendre forts. C’est la civilisation qui les rend faibles, il y a trop de tout, trop à manger, trop de bruit, trop de publicité, trop d’images, trop de sexe ; trop, trop. Tout le monde est intoxiqué, hystérique, la voie naturelle est oubliée…

N. C. : Comment voyez-vous l’avenir ?

T. D. : Beaucoup de destructions, toujours davantage de pollutions. L’espèce humaine ne pourra se sauver que par la sagesse. La sagesse doit s’élever de l’humanité.

N. C. : Le simple fait de pratiquer zazen peut- if aider à réaliser cela ?

T. D. : Sur le plan personnel, certainement. Sur le plan collectif, le grain de sable de la sagesse peut enrayer la machine emballée. Peut- être… (Maybe…) Il faut le croire, fortement (strongly), il faut pratiquer, fortement. Une posture juste influence le monde entier… (silence) …comme un sourire influence tout le monde autour de vous. Il y a une grande différence entre les réactions suscitées par un sourire ou celles déclenchées par une insulte. Faire gassho (saluer les mains jointes) est mieux que dresser le poing ! Et une main ouverte saisit plus que qu’un poing fermé…

N. C. : Vous êtes donc confiant ?

T. D. : A la fin (at to the last) toutes les bulles d’air à la surface d’un cours d’eau font « plop » et reviennent se fondre à ce cours d’eau. Alors… ce n’est pas la peine de se poser trop de questions : comment va finir l’humanité, comment vais-je mourir, combien de temps mes enfants vont-ils vivre, comment vais-je survivre, quand est-ce que je vais rencontrer la femme de ma vie, quand est-ce qu’un homme va coucher avec moi… Quand, comment, pourquoi, on se torture sans cesse avec des questions inutiles. L’important est l’action : ici et maintenant, agir. La réponse aux questions vient toujours assez vite. La vie est comme une ligne faite de points. Chaque instant est un point. Plus chaque instant est vécu fort, plus les points, et donc la ligne, sont forts. Il faut tracer sa vie, fortement. La posture de méditation aide, c’est tout. Elle aide à guérir le corps et l’esprit.

N. C. : Vous dites aussi souvent que faire zazen, c’est entrer dans son cercueil. Qu’ est-ce que cela veut dire ?

T. D. : C’est votre koan ! (rire tonitruant).

N. C. : Je peux y répondre ?

T. D. : Certainement.

N. C. : Voilà. Dans la posture on retrouve un état qui existe avant notre naissance et après notre mort. On ressent un vide qui préexiste à notre existence. Si on devient vide (ku) on rejoint l’énergie primordiale (ki). C’est ça ?

T. D. : Comme vous voulez ! N’oubliez jamais cette phrase de l’Hannya Haramita Shingyo(le sutra de la Grande Sagesse que l’on chante souvent dans les dojos zen, à la fin des zazen du matin) :

Ku soku ze shiki
Shiki soku ze ku

Le vide crée le phénomène
Le phénomène créé le vide.

Il faut voir au-delà de la dualité. Au-delà du par-delà…

N. C. : Sensei, vous dites souvent que les gens sont trop égoïstes. Comment remédier à cela ?

T. D. : Par la pratique de la méditation, par le zazen, les bonnos (illusions, travers, défauts) décroissent naturellement, inconsciemment, automatiquement. Regardez-vous : avant, vous ne pensiez qu’à vous, maintenant vous faites des livres pour les autres (rires) ! Les Occidentaux ont cru jusqu’à maintenant que le zen est une philosophie intellectuelle. Or, au contraire, pratiquer le zen consiste à penser avec son corps, c’est unir le corps et l’esprit, c’est une sagesse du corps. Ch’an, zen, dhyana, zazen, tous ces mots définissent la méditation qui est pratique de tout le corps. Ainsi peut-on équilibrer les deux cerveaux. L’être moderne est gravement malade : la pratique de la méditation peut l’aider à devenir sain. Ce n’est pas la peine de s’enfuir dans une grotte dans la montagne pour cela. La posture elle-même est la grotte et la montagne. Où que vous soyez existe la vraie liberté, celle du poisson dans l’eau ou de l’oiseau dans le ciel. Mais on peut amener un cheval à la rivière, c’est à lui de boire… Transformer son karma reste l’affaire de chacun !

Entretien avec Taisen Deshimaru, propos recueillis par Marc de Smedt

mercredi 29 juin 2011

POSTURE D'EVEIL



L'aube. Aube des consciences et du corps. Silhouettes sombres, immobiles, assises droites sur leurs coussins ronds, jambes croisées, genoux au sol, nuques droites, yeux mi-clos, souffle lent et profond.


Calme, calme. Silence.

Troublé parfois - mais peut-on dire qu'un chant d'oiseau trouble le silence - par la voix rauque du maitre qui commente lentement, des textes sacrés archaiques, pénétrés d'une sagesse aussi vieille que l'univers.


Dans le corps, tensions, chaleurs, ondes diffuses et rayonnantes qui vont et viennent de centres en centres, éveillant organes et chakras : énergies subtiles dont on prend conscience... Est-ce cela la vraie conscience, cette façon de penser du tréfonds de la non-pensée? L'être devient alors son propre miroir, laissant alterner fantasme et réalité nue, intuitions fulgurantes et vide intérieur qui se répand en soi comme une mer d'ondes calmes.


Où est le soi, où est l'illusion? Les phénomènes et leur essence se mêlent alors dans cette posture de Bouddha qui trace une boucle entre le défini et l'infini.


Ici, dans le dojo, on est ensemble. Et seul, tout à la fois. Mais le dojo, ce lieu où se pratique la Voie, celle qui est sous vos pieds, celle qui apparait et disparait d'instant en instant, celle qui s'attache à notre souffle, à notre vie, le dojo peut se retrouver partout, là où un être humain veut s'arrêter un temps, s'asseoir sans rien faire, devenant ainsi centre du cosmos : dans cette posture-là, la vie quotidienne prend son sens car, au sein de l'action, la méditation, la magnifie. Et l'enracine.


Connais-toi toi-même, et tu connaitras l'univers, dit l'adage tant de fois repris à travers les siècles : ici et maintenant, en za-zen, le voilà réalisé.




Marc de SMEDT.

jeudi 23 juin 2011

Entretien avec Taisen DESHIMARU.




Entretien avec Taisen DESHIMARU, propos recueillis par Marc de Smedt, paru dans la revue "Nouvelles clés".



Dans cet entretien effectué peu avant sa mort en 1982, le grand maitre zen (DESHIMARU) nous parle de la méditation comme voie pour équilibrer notre entité psychosomatique aux prises avec les pollutions extérieures et intérieures. Ce mondo privé (questions-réponses) eut lieu un soir dans son appartement. Nous avons tenu à garder, dans la traduction de son anglais, toute la saveur abrupte de qu'il appelait son "zenglish".







Nouvelles Clés : quel est l'acte qui importe le plus dans le zen?



Maitre Taisen DESHIMARU : La posture. C'est la posture de méditation qui est la plus importante. Le zazen.



NC : Pourtant, il est dit que le zen n'a rien à voir avec la position couchée, assise ou debout?



TD : Oui, l'esprit du zen transcende toutes les catégories. Mais on dit aussi que le zen, c'est zazen, que la posture elle-même est satori, éveil.



NC : comment expliquer cela?



TD : Nous sommes sans cesse en train de courir, de penser, d'errer à, la recherche de quelquechose.

Se mettre dans la posture, faire zazen, permet d'arrêter le mouvement, de stopper le processus de fuite en avant, ce processus qui fait que l'on se retrouve à l'heure de sa mort en ayant gâché sa vie dans l'illusion de la vivre.



NC : Le zen, c'est donc l'arrêt du geste?



TD : Avant tout, il faut arrêter les habitudes, stopper le déroulement du Karma, cet enchainement des causes et des effets dans notre vie quotidienne, le laisser filer loin de nous comme des nuages filent au-dessus de la montagne sans jamais l'emprisonner. Une partie du malheur de l'humanité vient du fait que les gens ne savent pas se libérer de l'emprise de leur karma, de l'attachement à leur histoire personnelle.



NC : Mais le karma, c'est aussi la famille, les enfants, les amis, le travail. On ne peut abandonner tout cela ...



TD : Il ne s'agit pas d'abandonner mais de lâcher-prise... Quand on dit que les moines doivent abandonner leur famille cela ne veut pas dire qu'ils doivent la laisser mourir de faim. Non. Il s'agit en fait de ne plus être attaché à l'esprit des choses, d'avoir une certaine distance par rapport aux émotions qu'elles suscitent. La compassion n'est pas sentimentalisme geignard, mesquin et confortable mais vrai amour qui aide. Et puis le karma est à l'oeuvre dans notre cerveau : karma du passé, du présent et du futur s'y mélangent, donnent une vraie soupe nauséabonde! Vous connaissez l'histoire de la vieille vendeuse de gâteaux qui dit au jeune moine qui vent en acheter un : "Avec quel esprit allez-vous manger ce gâteau? Avec l'esprit du passé, du présent ou du futur? Le jeune moine s'enfuit car il est trop sot pour répondre! Le karma est aussi créé par le trop-plein de pensées, de désirs, de rêves qui s'agitent dans nos têtes. la plupart des gens font ainsi avec plus de sexe avec leur tête qu'avec leur bol ou leur bâton !! (rire tonitruant).

La posture immobile permet de couper le karma. Je dis toujours : laisser passer les pensées comme les nuages dans le ciel, laissez passer, passer, passer... il faut épuiser le trop-plein de pensées, alors le cerveau peut recevoir de nouvelles informations. Une bouteille pleine ne peut plus rien contenir; une bouteille vide, oui. Mais pour bien laisser passer, il faut se concentrer sur la posture de méditation : dos droit, bassin basculé, nuque droite, pouces qui ne doivent faire ni montagne ni vallées, yeux mi-clos, se concentrer sur l'expiration la plus longue possible jusque dans le hara, le kikai-tandem, l'océan de l'énergie qui se situe dans l'abdomen. Vos postures ne doivent pas être comme des bouteilles de bières éventées! Elles doivent être fortes, riches, belles, alors l'harmonie en vous la sagesse apparaît. La vraie sagesse se trouve dans l'effort de l'immobilité. L'effort juste est le plus important.



NC : Quelle différence entre le raja yoga et le zazen? C'est finalement toujours de la méditation, jambes croisées en lotus ou demi-lotus!




@ suivre.....

dimanche 19 juin 2011

Les trois sceaux du bouddhisme

Le bouddhisme décrit la temporalité par la phrase: « Toutes choses sont impermanentes », ce qui veut dire que toutes les choses sont en état de flux continu. Toute matière qui du point de vue du sens commun parait avoir une existence permanente, fixe est dans un état de mouvement, soumise à un changement ininterrompu et irradiant de l’énergie. De ce fait, chaque moment est un segment sacré qui ne peut être répété. Notre vie n’arrive qu’une fois. Il ne peut y avoir aucune expérience pour nous en dehors de celle de notre vie présente. Il est donc essentiel de faire naître dans nos cœurs le vœu fervent de réaliser l’éveil.


Le bouddhisme utilise les termes « innen shô » littéralement « venir à l’existence en raison de causes directes et indirectes » et « engi » signifiant « provenir d’une cause ». Engi montre que toutes les choses sont interdépendantes et que rien ne peut exister séparément. L’une est soutenue par l’autre et à son tour la soutien. Chaque chose joue son rôle pour former la chaîne de la totalité. La relation entre l’individu et la société est également soumise à cette loi. Le bouddhisme ne reconnaît pas une existence fixe, permanente, mais seulement l’existence d’un ensemble de relations. D’un point de vue religieux nous sommes amenés à conclure que si nous pouvons vivre en paix, c’est bien grâce à un soutien extérieur et aux bienfaits de la société dont nous jouissons. C’est donc un devoir naturel de l’Homme d’exprimer sa gratitude pour ces bienfaits. La compréhension d’ éveillera en nous un sens profond de la gratitude et nous conduira à la pratique de « rita-gyô », littéralement « être utile aux autres » car elle nous permettra de voir à quel point nous profitons des bienfaits des autres.


Le bouddhisme enseigne également qu’il n’y a pas d’ego ou d’âme séparée du corps. Comme rien n’a d’existence permanente, il est insensé de s’attacher aux choses. Le bouddhisme considère le désir centré sur le moi et l’ignorance de la vraie nature des choses comme la source du mal. La loi de l’impermanence proclame que rien n’a d’existence réelle (au sens d’invariante) et que nous devons éviter toutes paroles et toutes actions qui ont tendance à nous attacher aux choses. D’un point de vue religieux toutes les actions qui proviennent du désir d’obtenir un gain personnel sont considérées comme trompeuses. Notre Vrai Moi apparaît lorsque nous abandonnons notre moi cupide, notre intérêt égoïste. On peut voir cela comme le point de retournement du moi, ou comme une réforme fondamentale dans notre vie.
« Si l’on peut renoncer à une chose aussi petite que le moi, alors on peut saisir une chose aussi vaste que l’univers » Sôjô - 384-414).


Chacune de ces trois idées fondamentales (Toutes choses sont impermanentes, toute chose provient d’une cause, toutes choses sont dépourvues d’un soi) contient les deux autres. Et quand nous expérimentons profondément ces lois avec notre corps et notre esprit, nous pouvons réaliser la paix du nirvana. Cette paix est un état d’esprit absolument paisible, que l’on atteint grâce à l’Eveil qui surmonte l’ignorance et éteint les flammes de la convoitise, en développant en nous une compassion pleine de sagesse.




La compassion et la sagesse sont les deux piliers de la vérité. La sagesse signifie connaître la vraie nature de l’univers et de la vie humaine; la compassion signifie embrasser toutes les choses et n’en rejeter aucune.

Les trois « lois » ci-dessus sont désignées sous le vocable de « Trois sceaux du bouddhisme » parce qu’elles représentent ses caractéristiques les plus essentielles.


Mais le zen ne se contente pas de reconnaître ces lois sur un plan conceptuel. Il insiste sur la nécessité de les expérimenter concrètement !



(Selon Kohô Chisan: Le bouddhisme zen Sôtô ed Sully).

vendredi 10 juin 2011

Extrait du FUKANZAZENGI de DOGEN : suite et fin.

6. A l'endroit où vous avez l'habitude de vous assoir, étendez une natte épaisse et placez un coussin dessus. Asseyez-vous en lotus ou bien en demi-lotus. Dans la posture du lotus, placez d'abord votre pied droit sous votre cuisse gauche, et votre pied gauche sur votre cuisse droite. Dans la position du demi-lotus, vous vous contentez de presser votre pied gauche contre votre cuisse droite. Desserez vos vêtements et votre ceinture, puis arrangez-les décemment. Placez votre main droite sur votre pied gauche et votre main gauche sur votre main droite; les extrémités des pouces se touchent.



7. Asseyez-vous bien droit, dans une posture correcte, ni penché à gauche, ni penché à droite, ni en avant, ni en arrière. Assurez-vous que vos oreilles sont dans le même plan que vos épaules et que votre nez se trouve sur la même ligne verticale que votre nombril. Placez la langue en avant contre le palais; la bouche est fermée et les dents se touchent. Les yeux doivent rester toujours ouverts et vous devez respirez doucement par le nez. Quand vous avez pris la posture correcte, respirez profondément une fois, inspirez et expirez. Inclinez votre corps de droite à gauche; et immobilisez-vous dans une position assise stable. Pensez "sans penser".



8. Comment? En utilisant le non-penser? C'est aller au-delà de la pensée, cela en soi est l'activité essentielle du zazen. Le zazen dont je fais mention n'est pas l'apprentissage de la méditation, mais le Dharma qui procure la paix et le bonheur, la pratique et la réalisation d'un éveil parfait. Zazen est l'expression de l'ultime réalité. Les pièges et les filets ne peuvent pas le capturer. Une fois que vous avez saisi son essence, vous êtes comparables au dragon quand il entre dans l'eau et analogue au tigre quand il s'enfonce dans la montagne. A l'instant où on pratique zazen et que l'on rejette toute distraction et laisse aller tant le mental que le physique, le vrai Dharma se manifeste.



9. Quand vous vous relevez, bougez doucement et sans vous hâter, restez calmes mais volontaires. Evitez d'être brusques. Quand on se réfère au temps jadis, on constate que la transcendance de l'éveil et du non-éveil, que mourir en position assise ou debout, ont toujours découlés de la fermeté du zazen pratiqué.



10. L'ouverture à l'éveil occasionnée par un doigt, une bannière, une aiguille, un maillet, la réalisation grâce à un chasse-mouches, un poing un bâton, un cri, tout cela ne peut être saisi pleinement ni par la pensée rationnelle, ni par l'exercice de pouvoirs surnaturels. C'est au-delà de ce que l'homme peut entendre et voir, un principe qui précède les connaissances et les perceptions.


11. Il importe peu que l'on soit ou non intelligent. Il n'y a pas de distinction entre un sot et un quelqu'un qui ne l'est pas. Quand on concentre son effort d'un seul esprit, cela en soit est négocier la voie. La pratique et la réalisation sont pures par nature. Avancer sur la voie est une affaire de persévérance.


12. Ce monde et d'autres, en Inde ou en Chine, respectent dans l'ensemble le sceau de Bouddha. Ce qui prime dans cette école est la dévotion à la méditation assise tout simplement, s'asseoir immobile dans un engagement total. Il est dit qu'il y a autant d'âmes que d'hommes, tous négocient la voie par la pratique de zazen. Pourquoi abandonner les privilèges du fils de maison pour errer sur les routes poussiéreuses? Un seul faux pas, et vous vous écartez du chemin qui est tout tracé devant vous.


13. Vous avez cette chance unique de prendre une forme humaine; ne perdez pas votre temps. Vous apporterez votre contribution à l'ouvrage de la voie du Bouddha. Qui prendrait un plaisir vain à la vue de l'étincelle qui jaillit du silex? Forme et substance sont comme la rosée sur l'herbe et la destinée semblable à un éclair. Ells s'évanouissent toutes en un instant.


14. Je vous en prie, honorés disciples du zen, accoutumés à palper l'éléphant dans l'obscurité, ne craignez pas le vrai dragon. Consacrez vos énergies à la voie qui indique l'absolu. Respectez l'homme qui a réalisé et qui se situe au-delà des actions des hommes. Suppléez à la succession légitime du satori des Patriarches. Adoptez cette conduite et vous serez comme eux. Votre salle au trésor se donnera à vous et vous en userez comme bon vous semblera.

mardi 7 juin 2011

Gratitude

Quelqu’un qui avait décidé d’en finir avec la vie entra dans la montagne. Après avoir choisi une grosse branche, il y accrocha une bonne corde. Il fit ensuite passer son cou dans le nœud coulant. Au moment où il s’apprêtait à se laisser pendre dans le vide, il s’aperçut qu’une de ses sandales commençait à glisser de son pied. Il remarqua que ce dernier faisait des efforts inconscients pour empêcher la sandale de se décrocher. C’est ainsi qu’il se rendit compte qu’une partie de lui-même avait sa propre existence et ne s’intéressait en aucune façon aux pensées égocentriques qui l’avaient violement agité quelques secondes auparavant. Il abandonna alors l’idée du suicide.

Eiichi Enomoto a écrit ce poème intitulé Bernard l’ermite :

Cette coquille ce n’est pas moi qui l’ai créée.
L’empruntant au ciel et à la terre,
Je vis jour après jour.


La vie de chacun de nous est une combinaison de ce qui nous est prêté et de ce qui nous est donné. Sans l’aide des forces du ciel et de la terre, nous ne pourrions pas vivre, pas même un instant. Nous ne pourrions ni parler, ni voir, ni bouger, ni faire fonctionner le cœur ou l’estomac. Si seulement nous pouvions nous rendre compte au moins de cela…

D’après Shundô Aoyama. « Le zen et la vie » ed Sully.

samedi 4 juin 2011

L'écho de l'ego

Supposons qu'un bateau traverse la rivière et qu’un autre bateau,
vide celui-là, risque d'entrer en collision avec lui. Même un homme au
tempérament irritable garderait son sang-froid.
Supposons maintenant qu'il y ait eu quelqu'un à bord du second
bateau. L'occupant du premier bateau lui crierait tout de suite de
dégager la voie. S'il n'obtenait pas de réponse, même au bout de deux
ou trois interpellations, cela finirait inévitablement par une bordée
d'injures.

Dans le premier cas, rien ne se passe, dans le second, il se produit une réaction de colère. Tout cela parce que, dans le premier cas, le bateau est vide et que, dans le second, il est occupé.


Il en va de même pour l’homme. Si seulement l’homme pouvait suivre le cours de la vie tel un esquif vide, qui donc serait en mesure de l'insulter ?

Tchouang Tseu - philosophe taoïste chinois IVème siècle avant J-C

lundi 30 mai 2011

Extrait du FUKANZAZENGI de Maitre DOGEN



1. La Voie est foncièrement parfaite. Elle emplit tout. Comment pourrait-elle découler de la pratique et de la réalisation? Le véhicule du Dharma est libre et ne souffre d'aucune entrave. En quoi l'effort de l'homme réfléchi est-il nécessaire? En vérité, le Grand Corps est au-delà de toutes les poussières du monde. Peut-on encore supposer qu'il existe un moyen de l'épousseter? Il n'est rien singulier, il est exactement là où il se trouve, à quoi bon errer?




2. Cependant, s'il y a un fossé, si petit soit-il, la voie reste aussi lointaine que le ciel de la terre. Si l'on manifeste la moindre aversion, l'esprit se perd dans la confusion. Imaginez une personne qui se loue de comprendre et qui s'illusionne sur son éveil - devinant la sagesse en toutes choses - se joint à la voie, clarifie son esprit et fait naitre le désir d'escalader le ciel par ses propres moyens. Cette personne a entrepris l'exploration originelle, mais elle s'est restreinte par des limitations. Ainsi, elle n'est pas totalement engagée sur la voie de la délivrance.




3. Ai-je besoin du Bouddha, qui possédait la connaissance innée? On perçoit encore les effets des six années passées assis en lotus dans une immobilité totale. La transmission du sceau jusqu'à nos jours a conservé la mémoire de Boddhidharma et de ses neufs années de méditation face au mur. Comment nos contemporains peuvent-ils penser être dispensé de pratiquer?




4. Par conséquent, il est nécessaire d'abandonner une pratique qui ne se fonde que sur la compréhension intellectuelle et sur les concepts. Apprendre l'introspection qui dirige la lumière vers l'intérieur, pour illuminer notre vraie nature. Le corps et l'âme d'eux-même s'estomperont, et notre visage originel se révèlera. Si nous voulons atteindre l'éveil, il est nécessaire de pratiquer sans tarder.




5. Pour Sanzen, une pièce silencieuse convient. Mangez et buvez frugalement. Refusez tout engagement et abandonnez toutes préoccupations. Ne pensez pas : "ceci est bien, cela est mal". Ne prenez aucun parti. Arrêtez tous les mouvements de l'esprit conscient. Ne portez aucun jugement sur ce qui est pensé. N'ayez aucune envie de devenir un Bouddha. Zazen n'a radicalement rien à voir avec la position assise ou la position allongée.






@ suivre.


dimanche 29 mai 2011

Séances de juin.

Au mois de juin 2011, toutes les séances auront lieu au : 31, Av Édouard Herriot à Brive (cabinet infirmier sur l'ancienne avenue de Toulouse, en face du restaurant le Marrakech), le programme est le suivant:

 
Jeudi 2 juin: zazen à 19 heures 30.
 
Samedi 4 juin: zazen à 9h30.

Jeudi 9 juin: zazen à 19 heures 30.
 
 
Samedi 11 juin: zazen à 9h30.

 
Jeudi 16 juin: zazen à 19 heures 30.


Vendredi 17 juin: Assemblée Générale à 19 heures au dojo + "repas d'été" du groupe de Brive à 20 heures!
 
 
Samedi 18 juin: zazen à 9h30.
 
 
Jeudi 23 juin: zazen à 19 heures 30.
 
 
Samedi 25 juin: zazen à 9h30.


Jeudi 30 juin: zazen à 19 heures 30.

Dans tous les cas, arrivez 15 minutes avant la séance, munissez vous d’une tenue confortable, de préférence de couleur sombre, permettant de croiser les jambes et de respirer aisément
Pensez à apporter votre zafu (coussin de médiation) ainsi qu' un tapis de sol épais ou une couverture.
 

Pour les personnes souhaitant venir découvrir la pratique, la prise de rendez-vous est impérative (par mail: dojo.zen.brive@gmail.com ou par téléphone: 09 61 48 15 89 en soirée), afin de vous accueillir au préalable, environ 30 minutes avant la séance, pour des explications sur le comportement dans le dojo et sur la posture.
Séance d'essai gratuite et sans aucun engagement. Prêt de matériel possible.
 
 
Tarifs 2011: 5 € par séance ou 20 € pour tout le mois. Tarif réduit possible, sur simple demande, pour les étudiants, demandeurs d'emploi, retraités...

samedi 28 mai 2011

Règles du Dojo par Maître Deshimaru

1. Dans ce dojo, ne sont admises que les personnes sincères et


concentrées, voulant pratiquer la Voie en continuant zazen. Ceux qui

viennent dans un autre esprit doivent y réfléchir.


2. Tous les disciples doivent s’harmoniser comme le lait et le miel, créant

ainsi une bonne et forte atmosphère. Bien que vous ne soyez

maintenant que des disciples, vous pourrez par la suite devenir maîtres

pour l’éternité. Mais pendant zazen, chacun de vous est semblable à

Bouddha ou à Dieu.


3. Dans ce dojo, soyez des amis spirituels pratiquant ensemble le précieux

zazen. Ceci est digne de respect et il ne faut pas l’oublier. Cette grande

ferveur est plus importante que tous les liens de la terre qui, eux, ne

sont pas éternels.


4. Les disciples anciens doivent enseigner avec douceur, sans esprit

d’arrogance.


5. Et suivre très exactement l’enseignement transmis, préservant comme

un trésor chaque règle du dojo. Ceux qui ne les suivent pas, le

responsable doit leur demander de partir.


6. Dans le dojo, on ne doit pas mal parler, ni discuter. Ne pas créer

d’agitation, mais pratiquer la discrétion. Ne pas gêner les autres. Il est

essentiel de respecter chacun des autres pratiquants.


7. Revêtir des habits sombres n’attirant pas l’attention, si possible un

kimono. Enlever toutes les décorations : bijoux, foulards, etc.


8. Les personnes qui discutent ou se querellent, celles qui causent des

troubles, ne peuvent pas entrer dans le dojo. Pas plus que les

déséquilibrés mentaux ni les personnes sous l’emprise de drogues ou

d’alcool. Si cela se produit, le responsable doit leur demander de partir.


9. Une stricte morale sexuelle doit être observée dans les amitiés qui
se nouent au dojo.


10. Tout le monde doit arriver 10 mn avant l’heure du zazen.


11. Il est interdit d’emporter les zafus du dojo, de l’encens, ainsi que tout autre objet.


12. Après la fin du zazen et de la cérémonie, tout le monde doit sortir

ensemble, seul le kyosakuman reste en dernier.



13. Personne ne peut rester au dojo en dehors du temps de zazen sans

l’autorisation du responsable.


mercredi 25 mai 2011

Santal

Sortez délicatement une baguette de santal, allumez-la de la main droite, éteignez-en la flamme non en soufflant dessus, mais en secouant doucement la baguette, piquez-la dans sa coupelle, asseyez-vous, faites silence. Elle est là, tremblotante, toujours près de se briser, grosse en sa gracilité de tous les miracles qu'elle va dérouler devant vous.

Légère, une fumée bleutée commence à s'élever dans l'air. Elle forme de lentes volutes qui s'embrassent, se déprennent, de capricieuses arabesques, des cortèges de profils changeants, des noeuds qui se dénouent d'eux-mêmes.

La baguette de santal a pour page l'espace. Alors que jamais ne bouge sa plume de lumière, la phrase qu'elle trace n'est jamais la même. Vous regardez monter ces arborescences maniérées qui semblent enserrer d'invisibles colonnes d'air, ou comme les fins rinceaux de cornaline escaladent de leurs courses les neiges du Tâj-Mahal. Vous suivez l'évolution de ces flexibles déploiements, de ces subtils ballets de symboles. Et vous vous demandez quels peuvent être ces débris d'un mystère incohérent, dont vous ne saisissez pas l'évasive identité.

A peine une respiration plus forte, et toute l'architecture s'effare, se cabre, s'effondre, court se recomposer ailleurs. Vous regardez errer le rêve.
Pour peu que vous observiez encore, vous vous direz que tous ces gracieux accidents de fumée miment et dansent les pensées, les songeries de l'esprit, que la tige odoriférante ressemble à un stylet tranquille ciselant le vide déroulé devant lui, dessinant dans leurs plus précis frémissements les rivages découpés, les méandres de l'imaginaire ; mais qu'elle décrit aussi les fines métamorphoses du devenir humain, et que, s'attardant en nostalgies, passant par des phases d'exaltation et d'abattement, c'est votre vie qu'elle vous raconte.

Mais telle est bien aussi l'image du devenir universel. Car, tandis qu'elle se consume lentement, vous verrez la baguette inscrire les cycles de l'éternité, qui se développent, s'harmonisent, se défont aux angles du destin, se réinventent sans cesse sous l'immobile bourrasque de l'Esprit, renaissent de leur propre évanouissement.

Jusqu'au moment où, dans l'obscurité tombée, ne brille plus devant vous qu'une goutte de lumière imperceptible comme le trou d'une serrure donnant sur l'autre monde. Le dernier soupir du santal trace un point d'interrogation au-dessus d'une traînée de cendre, et la baguette s'éteint au même instant que s'achève la dissolution cosmique.
Il suffit d'en cueillir une autre pour y allumer un nouvel univers.

Jean Bies, écrivain et poète

lundi 23 mai 2011

La maison vide.

"- A quoi les maîtres d'autrefois ont-ils accédé lorsqu'ils ont atteint le stade ultime? demanda un moine.

- Ils étaient comme des voleurs pénétrant dans une maison vide, répondit le maître."





Shu Kai.

mercredi 18 mai 2011

Notre rapport au monde : suite.

Article par Jean-Pierre Taiun Faure.



Bouddha, l'Eveillé, a trouvé le chemin qui ramène à la condition normale et il l'a enseigné. C'est ce qu'on appelle la Voie du Bouddha. L'être humain qui s'éveille, qui voit la réalité telle qu'elle est, ne cherche plus.... En revanche, il trouve... à chaque instant.


Plongé dans les phénomènes, il ne s'appuie sur aucun dogme; mais par la qualité de son rapport avec le monde, de ses interactions avec lui, parce qu'il est en harmonie avec l'univers, il ne rencontre jamais d'impasse.


Même si on peut trouver une justification philosophique à notre existence, même si nos idées sur le sens de la vie peuvent être vraies et cohérentes, lorsque nous sommes en situation, elles ne nous viennent pas toujours à l'esprit. Ce qui aide véritablement dans la vie ce sont les qualités de coeur.


L'ouverture du coeur, tout le monde comprend confusément de quoi il s'agit, mais cela reste quelque chose de mystérieux. Y aurait-il une clé pour ouvrir le coeur?


Bouddha nous étonne quand il nous dit que le coeur est toujours ouvert, mais qu'on ne le sait pas... ou que l'on oublie et qu'à notre ignorance, on ajoute de la confusion en s'agitant dans tous les sens. Il nous convie à nous asseoir dans le silence et l'immobilité, à nous asseoir sans intention, et à faire l'expérience de l'existence pure... C'est-à-dire à contempler, le coeur ouvert, la nature réelle de notre existence, à voir clairement ce que nous sommes, ce que sont toutes choses... et le rapport qu'elles entretiennent entre elles.


L'homme moderne se dirige sans cesse vers davantage de connaissances, davantage de réponses techniques. Il privilégie le savoir intellectuel plutôt que l'ouverture du coeur. Même si ces attitudes ne s'opposent pas, il met l'emphase sur le savoir intellectuel au détriment de l'ouverture du coeur. C'est malheureusement cette pensée qui se répand dans le monde entier. Peut-être a t-il négligé la dimension absolue de la vie. Peut-être aurait-il besoin de méditer, lui qui confond parfois le mental avec l'esprit.

dimanche 15 mai 2011

Notre rapport au monde : source de sens.

Article par Jean-Pierre Taiun Faure.


Jean-Pierre Faure est moine de l'école zen Soto et a reçu la transmission de Donin Minamizawa Roshi. Il est l'abbé du monastère bouddhiste Kanshoji en dordogne. Ce texte est extrait de la conférence donnée lors d'un colloque à la Gendronnière.



Y a-t-il un sens à notre existence? Et si oui, quel est-il? Y a-t-il une raison à notre vie?

On entrevoit qu'il est difficile de donner des réponses claires à de telles questions.... Il n'empêche que la façon dont on mène sa vie dépend de la réponse intime que l'on donne à ces questions. Ces réponses ne se trouvent pas dans les livres, elles ne se cherchent pas chez les autres, ne proviennent pas plus de nos spéculations intellectuelles.

Peut-être qu'en fait il n'y a pas de réponses... mais que de mauvaises questions. Et si la réponse n'était pas dans les mots? Si elle était, comme dit la chanson, dans le vent, dans la vie... Insaisissable.


Les hommes sont tous d'accord sur les valeurs universelles, les non-croyants comme les croyants... tous sont d'accord pour dire que la paix c'est mieux que la guerre, que l'amour c'est mieux que la haine, que la générosité c'est mieux que l'avarice, etc. Là où ils différent, c'est sur l'importance qu'ils attachent à ces valeurs, sur l'ordre dans lequel ils les rangent, et surtout les moyens pour y accéder.


Lorsque l'homme dirige son regard vers ces valeurs universelles et qu'il les réalise dans sa vie, il devient un homme libre, sage, compatissant, sans tension : il est dans la condition normale.

La pratique juste de chaque instant n'est autre que la pratique de la condition normale. Il est vrai qu'il est difficile de s'y tenir dans ce monde agité, où l'on est submergé par un flot d'opinions, de théories, où l'on doit faire face à des situations sans cesse nouvelles que l'on ne sait pas trop gérer.


@ suivre.

lundi 9 mai 2011

Le point de vue de notre ego.

Dans le Bouddhisme, nous disons que la vie et la mort sont l'apparition d'une pensée et la disparition de cette pensée. Apparaître et disparaître; des pensées viennent et vont.... Voilà ce que l'on appelle "la vie et la mort".


Une pensée apparaît, c'est ce que nous appelons "la vie". Une pensée disparaît, c'est ce que nous appelons "la mort". Cela signifie que nous naissons à chaque instant et que notre vie est sans cesse renouvelée.


Malheureusement, entre la vie et la mort, entre deux pensées, nous interposons notre ego. De cette manière, nous percevons à la fois la vie et la mort. Le point de vue de notre ego intervient pour que nous soyons contents de la vie et que nous haïssions la mort. C'est cela qui nous bouleverse.


Ce n'est rien d'autre que le point de vue de notre ego.


Sekkei Harade.